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Au CHU de Nantes, une greffe rein pancréas provenant d’un donneur mort par arrêt cardiaque, une première en France

23 août 2021

Le diabète sucré est une maladie chronique qui se caractérise par un taux de sucre anormalement élevé dans le sang (hyperglycémie). Après ingestion d’aliments sucrés, la glycémie monte et le pancréas sécrète alors de l’insuline qui permet aux sucres de pénétrer dans les cellules de l’organisme soit pour fournir directement de l’énergie aux muscles soit pour être stockés dans le foie. Le diabète sucré (de type 1) correspond à une insuffisance de production de l’insuline. Si un diabète est mal équilibré, des complications importantes peuvent alors survenir (comas hypo ou hyperglycémiques, atteintes des nerfs, des reins, du cœur, des artères,..). La transplantation de pancréas est alors le meilleur traitement des diabètes très déséquilibrés. Cette greffe est indiquée chez des patients diabétiques jeunes dont le pronostic vital est en jeu. Le plus souvent cette greffe de pancréas est réalisée dans le même temps qu’une transplantation d’un rein chez un patient diabétique devenu insuffisant rénal.

Cependant les donneurs potentiels de pancréas en mort cérébrale sont de plus en plus rares. Après un décès par arrêt circulatoire, les organes ne sont donc plus irrigués par le sang et ne peuvent alors très rapidement plus être transplantés. Le CHU de Nantes a été un des premiers centres français à démarrer un nouveau protocole de l’Agence de la biomédecine permettant de reperfuser et de réoxygéner ces organes initialement privés de sang après l’arrêt circulatoire du donneur. La transplantation d’un pancréas dans ce contexte relève d’un véritable défi du fait de la particulière sensibilité de cet organe à l’absence de vascularisation (ischémie). Après des travaux de recherche pré-clinique, le Dr Julien Branchereau, chirurgien urologue, vient de réaliser la première transplantation française combinée de rein et de pancréas, avec un donneur après arrêt circulatoire, chez un patient de 36 ans qui n’a maintenant plus besoin d’insuline ni de dialyse. La réussite de cette première transplantation est le fruit d’une collaboration étroite entre les équipes de réanimation, de la coordination de prélèvement d’organes, de néphrologie et de chirurgie urologique.

Le programme de transplantation de pancréas, établi au CHU de Nantes en 1987 par le Dr Diego Cantarovich (néphrologue) et le Dr Jacques Paineau a été porté pendant 25 ans par le Pr Georges Karam (urologue). Le centre hospitalier de Nantes est un des centres français les plus actifs en transplantation de rein et de pancréas. Près de 650 patients y ont été transplantés d’un pancréas et plus de 6000 d’un rein au sein de l’unité de transplantation rénale dirigée par le Pr Gilles Blancho.

Source : chu-nantes.fr