Une équipe de généticiens du, CHU a découvert un nouveau gène responsable d’anomalies du tissu conjonctif (vaisseaux, squelette, tendons, peau). Cette avancée, si elle concerne ici une maladie rare, pourrait contribuer à une meilleure compréhension de pathologies vasculaires plus fréquentes, telle que l’anévrisme de l’aorte qui touche 10 000 personnes par an en France
Pourquoi certaines familles développent-elles des anévrismes artériels plus que d’autres ? Quel est le rôle de notre génome dans la survenue de ces maladies vasculaires ?
Le Dr Alban Ziegler du département de Génétique du CHU a mis en évidence une mutation du gène IPO8.
Une collaboration internationale
La réponse pourrait reposer sur le gène IPO8, découvert par l’équipe hospitalière du département de Génétique du CHU d’Angers et les chercheurs de l’unité Inserm-CNRS Mitovasc de l’université d’Angers grâce à une collaboration internationale avec 29 équipes dont l’Institut Imagine et l’Institut de la Vision à Paris.
Depuis 2016, une famille souffrant d’une maladie non identifiée complexe associant des anévrismes artériels multiples, une hyperlaxité et une atteinte ophtalmologique (myopie forte, cataracte précoce et décollement rétinien) était suivie au sein du département de Génétique du CHU.
Séquençage du génome humain et bio-informatique : l’expertise angevine
C’est en séquençant leurs génomes que l’équipe hospitalo-universitaire angevine – notamment le Dr Alban Ziegler et les bio-informaticiens du département de Génétique – a mis en évidence une mutation du gène IPO8. Le partage des données génétiques avec les autres équipes impliquées dans le projet a permis d’identifier dix autres personnes avec une atteinte clinique similaire porteuses de mutations d’IPO8.
L’importance du modèle animal
Le développement d’un modèle de poisson zèbre déficient pour ce gène ayant des symptômes ressemblant à ceux constatés chez l’homme a permis de confirmer son implication dans la voie de signalisation du TGF-Bêta, une voie essentielle pour le développement et le fonctionnement des cellules composant les tissus conjonctifs et pour la régulation du système immunitaire.
Cette découverte, si elle ne permet pas à ce jour de guérir les douze personnes identifiées dans le monde, est une première étape vers de nouvelles recherches. Il s’agira de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les symptômes observés chez les patients.
Par ailleurs, le modèle de poisson zèbre ouvre la voie à la recherche de nouvelles thérapeutiques ciblant IPO8 pour le traitement des anévrismes.
« Ce nouveau gène est une pièce du puzzle des pathologies vasculaires : en s’ajoutant aux facteurs environnementaux déjà connus, ce facteur génétique pourrait permettre de mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont plus touchées que d’autres par des maladies vasculaires », conclut le Pr Dominique Bonneau , généticien au CHU.