Salle comble vendredi 13 septembre sur le site nantais de l’ICO. D’évidence, la problématique IA-Santé est un sujet qui passionne. De même que la question sous-jacente de l’utilisation des données de santé. Cette dernière s’est invitée de façon récurrente au cours des interventions et débats de la journée.
Les pôles de compétitivité Atlanpole Biothérapies et Images & Réseaux renouvelaient le 13 septembre leur collaboration au long cours dans l’organisation d’une journée Numérique & Santé. Cette étape nantaise, dans le cadre de la Digital Week, était préparée en partenariat avec l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO), le pôle TES, Atlanpole, la CCI, ID2santé, le CHU de Nantes et l’Université de Nantes. La journée, structurée en une matinée de conférences, témoignages et table-ronde puis d’un atelier d’idéation l’après-midi, était centrée sur une question : “Comment l’Intelligence artificielle contribue à la prise en charge du patient tout au long de sa vie ?”
En arrière-plan de l’IA, beaucoup d’intelligence humaine
Jean-Christophe Mestres d’IBM commençait par un peu de pédagogie sur l’intelligence artificielle en santé. Dans ce “vaste domaine”, il met en évidence trois concepts. Ce sont d’abord “les systèmes cognitifs” où l’apprentissage machine est guidé par l’humain. Un exemple : le service IBM Watson for oncology qui assiste les médecins dans l’étude des données liées au patient et avance des recommandations. Ensuite vient le Machine Learning où l’apprentissage est automatisé grâce à des jeux de données qualifiées. Les réseaux de neurones ainsi entrainés sont notamment utilisés en imagerie médicale, par exemple pour effectuer le suivi de chimiothérapies et “identifier des réactions inflammatoires”. Enfin, troisième concept, “le quantum computing”, qui a pour avantage d’accélérer les calculs en réduisant le nombre des itérations.
Pour illustrer les possibilités offertes par la plateforme d’intelligence artificielle d’IBM, l’intervenant prend l’exemple de la startup nantaise Odroa finaliste du IBM Watson Build Challenge 2018. L’entreprise se définit comme spécialisée dans l’analyse et la manipulation de données sensibles telles que les données de santé. Selon son CEO, Patrick Paysan, la solution cognitive pour la santé mise au point a dû d’abord “avaler des milliers de documents scientifiques”. D’où il conclut : “Le travail d’apprentissage ne se fait tout seul, il y a derrière une intelligence humaine.”
Exploiter toutes les données à disposition
À suivre Hanane Kadar de l’ICO explique comment l’utilisation des données liées à la santé est un enjeu pour “prévenir, diagnostiquer, traiter mais aussi suivre les patients et éviter les rechutes”. S’agissant de l’ICO on parle bien-sûr de cancer, une maladie “grave, fréquente et très complexe”. L’idée est d’exploiter “toutes les données que l’on génère” – données cliniques, d’imagerie, moléculaires, biologiques, environnementales et de vie réelle – pour aller vers “une médecine de précision augmentée”. Le programme comprend de multiples volets, dont le projet EPICURE focalisé sur l’imagerie. Ludovic Ferrer de l’ICO et Mathieu Rubeaux de Keosys en détaillent les objectifs. En particulier, “utiliser le Deep Learning pour apprendre à reconnaitre les métastases et segmenter les lésions”. Et au final, “extraire des biomarqueurs prédictifs du sein métastasique”.
Dans le même ordre d’idée, Matilde Karakachoff présentera plus tard dans la matinée l’entrepôt de données médicales issues du soin au CHU de Nantes. L’enjeu “disposer d’un entrepôt de qualité” à des fins de recherche. Notamment alimenter les essais cliniques en données de soin et faciliter la constitution de cohortes pertinentes. Un service dédié appelé Clinique des données a été créé afin de partager l’expertise et mieux valoriser les données et leurs analyses. Pour aborder les technologies comme l’IA et le Big Data, “il faut envisager une ouverture” au-delà du CHU estime l’intervenante.
>> Article du MAG Images&Réseaux
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