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IHU CESTI : vers de nouvelles approches de thérapie cellulaire en transplantation

24 novembre 2016

Caractériser les populations régulatrices pour développer des approches de thérapie cellulaire en transplantation.

 

« L’IHU CESTI a permis de renforcer la transversalité entre la recherche fondamentale dans les modèles expérimentaux animaux et l’étude des patients en clinique mais aussi l’inverse » indique Elise Chiffoleau, chargée de recherche  INSERM et coordinatrice du programme « Tolérance dans les modèles de petits animaux ».

La transplantation d’organes chez l’homme permet aujourd’hui de traiter de nombreuses pathologies liées à des déficiences de fonction vitales (cœur, rein, moelle…).  Cependant les risques de rejet à long terme restent encore difficiles à contrôler. En effet, le greffon ne faisant pas partie du « soi » est reconnu comme un élément étranger par le système immunitaire du receveur qui va alors s’activer à le détruire.

Un des objectifs de l’IHU CESTI vise à obtenir une tolérance spécifique du donneur en s’affranchissant idéalement des traitements immunosuppresseurs qui entraînent des effets secondaires néfastes,  ou en tout cas en limitant leurs doses. Une meilleure compréhension des mécanismes immunologiques impliqués dans la tolérance à une greffe représente donc un objectif primordial en transplantation.

L’équipe du Dr Chiffoleau s’intéresse aux mécanismes régulateurs impliqués dans la tolérance aux allogreffes dans des modèles expérimentaux animaux.  En collaboration avec le Docteur Sophie Brouard, elle corrobore ses résultats avec ceux observés chez des patients spontanément tolérants à leur greffon. Dans le cadre du programme du CESTI, ces deux chercheurs ont pu caractériser une sous-population de leucocytes, appelés lymphocytes B régulateurs, dont ils ont montré  l’accumulation chez les patients transplantés tolérants, et comme preuve de concept, leur capacité à induire la tolérance en thérapie cellulaire dans des modèles expérimentaux animaux.

Ainsi, cette recherche « de la paillasse à la clinique » mais aussi inversement « de la clinique à la paillasse »  a permis de mettre en évidence des acteurs clés des processus de tolérance en transplantation pour envisager à plus long terme une application clinique par thérapie cellulaire.

Ces travaux ont par ailleurs fait l’objet de deux publications dans deux revues internationales à comité de lecture :

  • Chesneau, M., L. Michel, et al. (2015). « Tolerant Kidney Transplant Patients Produce B Cells with Regulatory Properties. » J Am Soc Nephrol 26(10): 2588-2598.
  • Durand, J., V. Huchet, et al. (2015). « Regulatory B Cells with a Partial Defect in CD40 Signaling and Overexpressing Granzyme B Transfer Allograft Tolerance in Rodents. » J Immunol.