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Ralentir le processus dégénératif de la maladie de Parkinson : le CHU de Nantes expérimente de nouvelles pistes thérapeutiques

23 avril 2025

Immunothérapies, impact des traitements anti-diabétiques, à l’occasion de la journée mondiale de la maladie de Parkinson, le CHU de Nantes fait le point sur de nouvelles pistes thérapeutiques encourageantes en particulier à un stade précoce de la maladie de Parkinson. Par ailleurs, nouvel essai clinique, dit de plateforme, débutera en 2026 permettant de tester l’impact de plusieurs nouvelles molécules.

Un nouvel espoir du côté des traitements anti-diabétiques

Grâce à son action sur les processus inflammatoires, l’anti-diabétique agoniste GLP1 représente une nouvelle piste thérapeutique intéressante pour ralentir le processus dégénératif. L’essai clinique LixiPark, conduit par le , et auquel le CHU de Nantes a participé en incluant 11 patients (stade précoce de la maladie), a montré un effet bénéfique après 52 semaines de traitement (lixisénatide) sur la progression des signes moteurs de la maladie de Parkinson. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique « The New England Journal of Medicine ».

« Ces résultats encourageants ouvrent la voie à de nouvelles recherches sur des thérapies innovantes en particulier à un stade précoce de la maladie. C’est un réel espoir pour nos patients, de ralentir les processus dégénératifs, et nous devons poursuivre les recherches afin de mieux cerner les mécanismes d’action sous-jacents. » Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes

Les immunothérapies, des résultats prometteurs pour freiner le processus dégénératif

Grâce aux recherches menées sur cette maladie, le rôle de l’alphasynucléine, protéine impliquée dans le transport et la libération des neurotransmetteurs*, a pu être démontré. Une production anormalement élevée de cette protéine serait en cause dans le processus neurodégénératif, ce qui en fait une piste thérapeutique intéressante. Le CHU de Nantes a pris part à l’essai clinique Pasadena testant un traitement par immunothérapie dirigé contre l’alphasynucléine afin de réduire son accumulation.

Les résultats de cet essai clinique international (Allemagne, Autriche, Espagne, États-Unis, France), au cours duquel le CHU de Nantes a inclus le premier patient européen, révèlent que pour les patients avec des formes plus rapidement évolutives de la maladie, un ralentissement de la progression de la maladie est observé. En revanche, les analyses réalisées sur l’ensemble des patients ne permettent pas de démontrer l’efficacité de cette thérapie. 271 des 316 patients inclus dans cette étude ont été suivis dans une étude d’extension dans laquelle tous ont reçu le traitement actif.

La comparaison de la progression de la maladie chez ces personnes se révèle après 4 ans plus lente que celle observée dans une population similaire de personnes en début de maladie. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue « The New England Journal of Medicine ».

Un essai clinique de plateforme pour tester de nouvelles pistes thérapeutiques Un essai clinique de plateforme débutera en 2026. Le service de neurologie du CHU de Nantes y prendra part via l’inclusion de patients. Cet essai permettra d’évaluer l’impact de plusieurs molécules sur les processus dégénératifs de la maladie de Parkinson. La sélection de celles-ci est en cours et les molécules pourront s’ajouter au fil du temps. L’intérêt de ce type d’essai clinique est de limiter le nombre de patients recevant la molécule placebo, en ayant un seul groupe placebo commun aux différents groupes de patients recevant les molécules à évaluer.

Ce projet est coordonné par le réseau national de recherche clinique sur la maladie de Parkinson (NS-Park) et bénéfice d’un soutien financier du réseau FCrin (plateforme de soutien et de structuration de réseaux nationaux de recherche).

Le saviez-vous ?

Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, la maladie de Parkinson touche environ 200 000 personnes sur le territoire français. Elle constitue une cause majeure de handicap chez la personne âgée. Relativement rare avant 45 ans, la fréquence de cette maladie augmente dans les tranches d’âges les plus élevées avec un pic entre 85 et 89 ans.

*Les neurotransmetteurs sont des composés chimiques libérés par les neurones agissant sur d’autres neurones. Ils assurent la transmission de l’influx nerveux.

Source : CHU de Nantes – LinkedIn