Les résultats de la campagne 2020 des appels d’offres de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) ont été rendus publics en juin sur le site du ministère de la Santé. Au CHU de Rennes, cinq projets vont ainsi bénéficier d’un financement, pour un montant total de 2 964 342 euros. Les trois programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) et les deux programmes hospitaliers de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP) retenus illustrent cette année encore le dynamisme de l’activité de recherche de l’établissement dont la qualité des travaux est reconnue à l’échelle nationale et internationale dans une grande variété de disciplines.
PHRC : de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques
Le programme hospitalier de recherche clinique a pour objet l’évaluation de la sécurité, de la tolérance, de la faisabilité ou de l’efficacité des technologies de santé. L’édition 2020 du programme
a sélectionné trois projets conduits au CHU sur des thématiques aussi variées que l’infertilité utérine, la sclérose en plaques et la dépression résistante.
- Le projet « TULIPE » porté par le Pr Vincent Lavoué, chef du service de gynécologie, est une étude de faisabilité portant sur la réalisation de seize transplantations utérines dont huit
seront issues de donneuses vivantes et huit autres de donneuses en état de mort encéphalique. Cette greffe concerne des femmes souffrant d’infertilité utérine absolue (i.e. absence d’utérus). Les différents volets de l’étude permettront également d’évaluer les issues des grossesses et les éventuelles complications chez les receveuses. - Le projet « TRIO » porté par le Dr Laure Michel, neurologue, est une étude dont l’objet est de comparer l’efficacité de deux anticorps anti CD20 (rituximab et ocrelizumab) dans le traitement de la sclérose en plaques de forme rémittente.Un autre objectif de cette étude est médico-économique et vise à soutenir l’utilisation du rituximab, bien moins onéreux, dans l’indication de sclérose en plaques. 430 patients seront inclus dans 22 centres en France.
- Le projet « ESK-T-Dep » porté par le Pr Florian Naudet, médecin psychiatre, consiste en la réalisation d’une méta-analyse s’appuyant sur les données individuelles des études conduites sur l’usage de l’eskétamine dans le traitement de la dépression dite résistante. L’eskétamine est un médicament développé par le laboratoire Johnson & Johnson dont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) a été controversée. Dans une telle situation, une nouvelle analyse indépendante du dossier d’AMM peut permettre d’évaluer objectivement le rapport bénéfice risque de ce traitement. Johnson & Johnson a adopté une politique qui favorise le partage des données des essais cliniques sur lesquels ce projet s’appuie
PHRIP : deux expériences, deux approches de la gestion de la douleur
Le programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale soutient les initiatives innovantes en faveur de l’amélioration des pratiques paramédicales et de la qualité des soins délivrés aux
patients. Au CHU, deux projets en faveur d’une meilleure gestion de la douleur ont été sélectionnés dans le cadre de ce programme.
- Le projet « COMFORT » porté par M. Ludovic Meuret, infirmier anesthésiste en recherche clinique au service anesthésiste-réanimation, est une étude multicentrique, prospective et
randomisée dont l’objectif est d’étudier les effets de la communication sur la consommation de morphiniques en salle de surveillance postinterventionnelle en comparant deux méthodes : la première utilise une échelle numérique de la douleur et la seconde, expérimentale, propose une communication différente, centrée sur le confort du patient. 750 patients seront
inclus sur 30 centres. - Le projet « QualHyBOM » porté par Mme Magali Granger, infirmière en recherche clinique et hypnothérapeute au service hématologie, a pour objectif d’étudier l’amélioration des conditions de réalisation des biopsies ostéo-médullaires, geste réputé comme invasif et douloureux en hématologie clinique adulte. Cette étude randomisée va comparer 90 patients dans le groupe hypnose versus 90 patients dans le groupe MEOPA, avec comme hypothèse principale que le confort du patient est amélioré lors de la BOM sous hypnose. Ce projet permettra d’une part d’observer le confort, la douleur et l’anxiété du patient lors de ce geste et, d’autre part, d’en assurer une meilleure qualité. 180 patients seront inclus sur 4 centres de la région grand ouest.